Bien choisir la litière de ton chat (sans te tromper)
Parce qu’un simple détail peut faire toute la différence dans le confort et le bien-être de ton chat.
Pourquoi une bonne gestion de la litière est un vrai enjeu
Si pour beaucoup de parents de chats, la litière est bien souvent un simple accessoire d’hygiène, pour le chat, c’est pourtant bien plus. La litière c’est évidemment le lieu que le chat utilise pour faire ses besoins mais c’est surtout un lieu d’expression et de communication.
Pour bien comprendre ce que représente la litière, il faut entrer un instant dans le monde sensoriel du chat — c’est-à-dire la façon dont il perçoit et interprète son environnement.
Contrairement à nous, qui vivons surtout dans un monde principalement visuel, le chat évolue dans un univers d’odeurs et de textures. Son odorat, bien plus développé que le nôtre, lui permet de reconnaître les individus, les lieux et les objets grâce à leurs signatures olfactives. Ces odeurs (y compris les siennes) constituent pour le chat, des repères sécurisants.
Pour le chat, trouver, marquer et retrouver des odeurs familières lui permet de se repérer, d’évaluer la sécurité d’un lieu et d’augmenter son sentiment de bien-être. Une litière adaptée, au bon substrat et au bon emplacement devient donc un signal rassurant : c’est un espace qui “parle” au chat et lui dit « ici, tout va bien ».
Quand il retrouve sa propre odeur dans la litière, le chat se sent « chez lui ». C’est un espace où il peut éliminer en toute sécurité tout en laissant une trace chimique familière. Enfin, cela est vrai quand ce que l’on appelle « l’environnement litière » répond aux besoins du chat.
Malheureusement, quand ça n’est pas le cas, quand la litière est trop parfumée, que le bac n’est pas adapté, quand il est nettoyé avec des produits agressifs ou encore que le substrat utilisé ne convient pas, alors utiliser la litière peut devenir une réelle source d’inconfort pour le félin.
Là où ça se complique…
Mais attention : le fait qu’un chat utilise sa litière ne veut pas forcément dire qu’elle lui convient.
Certains chats continuent à l’utiliser leur litière malgré un bac trop petit, une texture désagréable ou un emplacement inadapté — simplement parce qu’ils n’ont pas d’autre option.
C’est une forme d’adaptation silencieuse. Ils font avec, mais pas forcément en confiance. Et ce stress discret, cette tension du quotidien, peuvent finir par altérer leur bien-être émotionnel ou se traduire par des éliminations hors du bac (pipi sur le lit ou sur le canapé, caca dans le bac de douche… par exemple) si la situation se dégrade.
Trouver l’environnement litière idéal, c’est donc bien plus qu’une question de propreté : c’est offrir au chat un lieu où il se sent en sécurité, libre, quelque part compris.
Un espace pensé pour lui, qui respecte sa nature de félin, son odorat et ses habitudes.
Dans cet article, je te guide pas à pas pour créer une litière que ton chat aimera vraiment utiliser, en t’appuyant sur les connaissances scientifiques actuelles et sur mon expérience de comportementaliste de terrain.
Je te partagerai d’ailleurs un exemple concret, celui de Esprit et Poupinette, pour qui les bons ajustements ont tout changé et ont permis à leur humaine de retrouver une vraie sérénité.
Lorsque j’ai rencontré Esprit et Poupinette, leurs bacs étaient couverts et mal placés. Poupinette hésitait, Esprit semblait nerveux. Une simple réorganisation a tout changé : sécurité et confort retrouvés, éliminations régulières et détendues.
Type de bac : espace et sécurité avant tout
Pourquoi c’est important ?
Le choix du bac à litière n’est jamais anodin pour un chat. Il découle directement de sa biologie et de son statut éthologique particulier : celui d’un animal à la fois prédateur et proie.
Dans la nature, un chat doit chasser pour se nourrir, mais il reste vulnérable face à des menaces plus grandes que lui. Cette double nature forge un comportement d’auto-préservation très fort : il recherche en permanence un équilibre entre discrétion et vision du danger potentiel. Ce besoin de contrôler visuellement son environnement se retrouve dans ses comportements domestiques, y compris dans le choix de la litière.
Par ailleurs, le chat doit pouvoir entrer, se retourner, s’accroupir et gratter sans contrainte. La taille et le type de bac influencent donc son confort, son sentiment de sécurité et sa propension à l’utiliser correctement.
Les études comportementales (McGowan et al., 2017 ; Ramos et Mills, 2019) montrent que la majorité des chats préfèrent les bacs ouverts.
Ce type de bac leur permet :
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- de surveiller leur environnement pendant qu’ils éliminent,
- de ne pas se sentir piégés,
- et de mieux évacuer les odeurs, souvent perçues comme des signaux trop forts dans un espace confiné.
L’accès visuel et la liberté de mouvement sont donc des éléments essentiels du sentiment de sécurité pour la plupart des chats.
Le bac fermé, même s’il plaît à certains humains pour des raisons esthétiques ou olfactives, peut accentuer la sensation d’enfermement et limiter la possibilité d’observer ou de fuir — un paramètre important pour un animal dont l’instinct de vigilance reste très ancré.
Cela dit, il existe toujours des exceptions : certains chats peuvent se sentir plus à l’aise dans un bac couvert, notamment s’ils n’ont connu que cela depuis toujours.
La meilleure façon de savoir ce que ton chat préfère reste de lui donner le choix : installer deux bacs, l’un ouvert et l’autre fermé, pendant une quinzaine de jours, et observer lequel il utilise le plus spontanément.
Le chat communique beaucoup d’information sur lui-même par ses choix — encore faut-il lui offrir la possibilité de s’exprimer.
Mes recommandations quant au choix du bac
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- Taille : le bac doit être grand. Sa diagonale doit correspondre au moins à 1,5 fois la longueur du chat du museau à la queue.
- Type : Le bac plat et ouvert est celui qui répond le mieux au comportement éliminatoire du chat, même si des exceptions existent toujours.
- Entrée : pour les chatons ou les chats seniors arthrosiques, privilégier un bac à entrée basse pour faciliter l’accès.
Les erreurs que je rencontre fréquemment.
- Bac trop petit, souvent choisi pour l’esthétique ou pour économiser de l’espace.
- Bac couvert imposé, qui enferme le chat et réduit le sentiment de contrôle.
Esprit & Poupinette
Lorsque leur humaine m’a contactée, Esprit et poupinette vivaient dans un appartement calme mais l’environnement litière était inadapté à différents niveaux. En premier lieu, les bacs à litière étaitent des bacs ermés.
Poupinette hésitait souvent avant d’y entrer, et esprit semblait nerveux, surveillant beaucoup avant d’éliminer et sortant du bac comme une fusée.
Retirer le couvercle a été la première mesure mise en place. Ce simple changement avait pour but de permettre à ces 2 chats de retrouver un sentiment de sécurité et de contrôle dans un moment de vulnérabilité.
Le substrat : un choix plus complexe qu’il n’y paraît
S’il y a bien un élément qui semble anodin pour nous, mais fondamental pour le chat, c’est la litière elle-même, c’est à dire le type de substrat utilisé.
Devant les rayons remplis de granulés, d’argile, de silice ou de fibres végétales, beaucoup de parents de chats se sentent perdus. Il existe tellement de types de substrats qu’il est difficile de savoir lequel conviendra vraiment. Et pour cause : ce qui nous paraît “propre” ou “pratique” ne correspond pas forcément à ce que le chat recherche.
Le substrat, c’est bien plus qu’un simple matériau absorbant : c’est une surface d’exploration sensorielle et de communication.
Le chat y dépose son odeur, y ressent la texture sous ses coussinets, et y laisse des traces chimiques qui participent à la stabilité de son environnement. Autrement dit, le choix du substrat touche directement à l’efficacité de sa communication et à son bien-être émotionnel.
Pourtant, peu de propriétaires réalisent à quel point un substrat mal adapté peut devenir une source de stress ou d’inconfort, et conduire le chat à faire pipi en dehors de son bac à litière.
Pour bien choisir, il faut d’abord comprendre comment le chat perçoit sa litière, et ce qui, à travers son toucher et son odorat, rend cette expérience agréable… ou au contraire, dérangeante.
Pourquoi c’est important ?
Pour comprendre ses préférences, il faut se replacer dans sa perception du monde : le chat explore, marque et choisit ses lieux d’élimination à travers le toucher et l’olfaction, deux sens extrêmement développés.
Les préférences tactiles : la texture avant tout
Plusieurs études (Ramos et al., 2019 ; Villeneuve-Beugnet et Beugnet, 2018) montrent que la plupart des chats préfèrent les substrats fins, doux sous les coussinets et faciles à gratter, comme les litières agglomérantes à base d’argile fine ou de bentonite. Cette préférence découle de comportements naturels. Ainsi, dans la nature, le chat choisit des sols souples et friables (terre meuble, sable) qui lui permettent d’enterrer facilement ses déjections.
Les substrats trop grossiers, trop durs ou poussiéreux peuvent provoquer une gêne tactile ou respiratoire et pousser certains chats à éviter le bac. Il en va de même pour les matériaux bruyants (type granulés de bois ou silice), qui perturbent les chats les plus sensibles.
Le rôle essentiel des coussinets : sentir, comprendre et communiquer
Les coussinets du chat ne servent pas qu’à amortir ses sauts ou à marcher en silence. Ce sont de véritables organes sensoriels.
Lorsqu’il entre dans son bac à litière, ces coussinets lui transmettent instantanément des informations : la granulométrie, la température et la consistance du substrat. Si la texture est trop grossière, froide ou piquante, le chat peut la trouver désagréable, voire douloureuse — surtout si ses coussinets sont fragilisés par l’âge, une dermatite ou un sol abrasif.
Mais les coussinets jouent aussi un rôle chimiosensoriel et communicatif. Quand le chat gratte la litière avant ou après avoir éliminé, il ne fait pas que “cacher” ses besoins : il marque aussi discrètement son passage, renforçant ainsi la familiarité olfactive de l’espace.
Un substrat trop parfumé ou nettoyé avec des produits masquant totalement ces odeurs peut donc brouiller cette communication naturelle et créer un inconfort.
Les préférences olfactives : l’odeur du neutre
L’odorat du chat est environ quatorze fois plus développé que celui de l’humain. C’est un sens de repérage, mais aussi un sens émotionnel : une odeur familière apaise, une odeur inconnue alerte.
Les parfums artificiels ajoutés à certaines litières, souvent pensés pour “masquer” les odeurs, peuvent être perçus comme un élément perturbant la communication. Pour ce point aussi, la science du comportement, l’éthologie, nous permettent d’en apprendre plus sur les préférences du chat.
Ainsi, de nombreuses études (McGowan et al., 2017 ; Rochlitz, 1999) indiquent que les chats préfèrent les substrats non parfumés. Là encore, il existe des variations individuelles : un chat élevé avec un certain type de litière peut développer une préférence durable pour cette texture ou cette odeur. Mais d’une manière générale, les substrats neutres, fins et peu odorants favorisent une utilisation sereine du bac.
Quelle quantité de substrat et pourquoi le chat enfouit ses besoins
Enfouir ses déjections est un comportement profondément ancré chez le chat.
Dans la nature, un chat est à la fois prédateur et proie. En recouvrant ses selles, il réduit les indices olfactifs qui pourraient alerter des prédateurs ou signaler sa présence à des congénères, tout en conservant un domaine de vie reconnu et sécurisé pour lui. Cette action a donc une double fonction :
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- Sécurité : diminuer le risque d’être repéré par un autre prédateur ou par un chat rival.
- Communication sociale subtile : le marquage chimique, grâce aux glandes présentes sur ses coussinets, permet de laisser des informations discrètes sur son passage et son identité, même lorsque les excréments sont recouverts.
Ainsi, le grattage et l’enfouissement ne sont pas de simples gestes “propres”, mais des comportements instinctifs de survie et de communication.
Comprendre cette logique permet de mieux choisir la granulométrie et la profondeur de la litière, afin que le chat puisse creuser et recouvrir ses besoins naturellement, sans frustration.
Une couche d’environ 10cm de litière est souvent recommandée. Une couche trop fine les empêche d’enfouir leurs déjections, tandis qu’une couche trop épaisse rend le creusage instable.
Comment savoir ce que ton chat préfère ?
Comme toujours, le meilleur indicateur, c’est ton chat lui-même. Propose-lui deux bacs avec des substrats différents pendant quelques jours, et observe celui qu’il choisit le plus souvent.
Ses préférences peuvent évoluer avec le temps, son âge, ou son état émotionnel. Observer sans juger, c’est déjà comprendre.
Mes recommandations
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- Type : litière fine, non parfumée, agglomérante.
- Profondeur : environ 10 cm pour permettre le grattage et l’enfouissement.
Erreurs fréquentes
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- Passage brusque d’une litière à l’autre sans transition.
- Utilisation de litières parfumées ou granulés grossiers.
Esprit & Poupinette
Lors de ma visite, j’ai remarqué que les bacs d’Esprit et de Poupinette étaient remplis d’une litière minérale parfumée, changée intégralement chaque semaine.
Poupinette n’enfouissait jamais ses selles, et Esprit ressortait aussitôt après y être entré, comme gêné par l’odeur.
Nous avons remplacé cette litière par une litière agglomérante fine de qualité, non parfumée, avec une épaisseur constante de 10 cm, entretenue quotidiennement.
En quelques jours, les deux chats ont adopté leurs bacs avec plus d’assurance : plus de grattage, plus de détente.
Un simple ajustement sensoriel a suffi à rétablir leur confort.
Le nombre de bacs selon le nombre de chats : comment éviter les tensions
Le nombre de bacs à litière est un élément clé du bien-être félin, en particulier dans les foyers où vivent plusieurs chats. Les recommandations éthologiques sont claires : il faut au minimum un bac par chat, plus un supplémentaire(McGowan et al., 2017 ; Rochlitz, 1999).
Pourquoi ?
Parce que le chat, bien qu’il puisse partager un espace de vie avec d’autres, reste un animal attaché à la maîtrise de ses ressources.
Chaque chat gère ses déplacements, ses moments de repos, ses repas… et ses éliminations, selon sa propre organisation spatiale et temporelle. Si plusieurs individus doivent utiliser le même bac, cela peut créer :
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- De la gêne ou de l’évitement, quand un chat attend qu’un autre ait terminé avant d’y aller,
- Une compétition silencieuse, si l’un préfère bloquer l’accès au bac ou y laisse volontairement son odeur ;
- Des pipi / caca hors litière, quand un chat choisit simplement une autre zone qu’il juge plus sûre ou plus calme.
Certains chats aiment compartimenter leurs besoins
Il n’est pas rare qu’un chat préfère uriner dans un bac et déféquer dans un autre. Ce comportement n’a rien d’anormal : il traduit simplement un besoin d’organisation et de contrôle olfactif. Les odeurs d’urine et de fèces véhiculent des informations différentes ; les séparer permet au chat de mieux gérer son environnement sensoriel et d’éviter toute confusion d’odeurs.
Le principe pratique
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- Minimum conseillé : nombre de chats + 1 bac.
- Disposition : placer les bacs dans des lieux calmes, accessibles et éloignés des zones de nourriture, d’eau et de repos.
- Observation : si un chat semble “préférer” un bac pour un type d’élimination, respecter cette organisation améliore son confort.
Esprit & Poupinette
Dans leur appartement, Esprit et Poupinette partageaient 1 bac, installé dans un coin près de la cuisine.
Poupinette attendait souvent qu’Esprit ait fini avant d’y aller, tandis qu’Esprit semblait hésitant lorsqu’elle s’y trouvait déjà.
Résultat : Des tensions, des situations de « traquenard », et des chats qui faisaient chaque jour leur besoin ailleurs.
En ajoutant 2 bacs supplémentaire, ouverts et placés dans des zones calmes, la dynamique a changé.
Les deux chats ont repris un rythme naturel : chacun a trouvé son confort, et les éliminations sont redevenues régulières et propres.
Observation intéressante : Esprit utilisait majoritairement un bac pour uriner, tandis que Poupinette préférait l’autre pour ses selles.
Ce simple ajustement a rétabli l’équilibre et la sérénité dans leur environnement quotidien.
L’emplacement du ou des bacs : un enjeu de sécurité et de sérénité
Le choix de l’emplacement des bacs à litière joue un rôle déterminant dans le bien-être du chat.
Un bac parfaitement propre et adapté peut pourtant être boudé si son emplacement est perçu comme inconfortable ou insécurisant. Pour comprendre pourquoi, il faut revenir à la façon dont le chat perçoit et gère son environnement.
Un besoin fondamental de contrôle
Le chat est un animal prudent et observateur, qui accorde une grande importance à sa capacité à anticiper et contrôler ce qui l’entoure. Aussi, lorsqu’il élimine, il se trouve dans une posture de vulnérabilité — il tourne le dos, s’immobilise, et reste plusieurs secondes concentré sur la tâche.
Pour se sentir en sécurité à ce moment-là, il a besoin de pouvoir :
- voir venir ce qui s’approche (autre chat, humain, bruit soudain) ;
- s’éloigner rapidement si quelque chose le dérange.
C’est pourquoi les bacs placés dans des recoins étroits, sous ou dans des meubles ou derrière des portes sont souvent problématiques : ils limitent les voies de fuite et créent une impression de piège potentiel.
Le calme avant tout
L’environnement sonore et l’activité humaine influencent fortement la perception du chat. Un bac proche de la machine à laver ou dans un lieu bruyant expose le chat à des bruits imprévisibles et/ou forts — des facteurs qui peuvent provoquer un inconfort chez le félin.
De même, un passage fréquent (couloir, entrée) peut rendre l’endroit trop exposé.
Les endroits idéaux sont ceux où le chat peut :
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- accéder librement au bac à tout moment ;
- voir l’environnement;
- disposer de suffisamment d’espace fuir par plusieurs chemin si nécessaire.
En maison ou en appartement : penser en “espaces-ressources”
Les chats ne pensent pas leur environnement en termes de pièces comme nous, mais en zones fonctionnelles : repos, alimentation, exploration, élimination, observation, etc.
Idéalement, la zone “toilettes” doit être distincte des autres ressources, notamment de la zone repas.
Il est donc préférable de répartir plusieurs bacs dans différentes pièces, afin que le chat ait toujours une option accessible sans traverser un espace potentiellement stressant (autre chat, bruit, visiteur…).
En résumé
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- Le chat doit pouvoir accéder facilement à son bac sans se sentir coincé.
- L’environnement doit être calme, prévisible et sans odeurs fortes.
- Il faut séparer la zone litière des zones d’alimentation, de repos et de jeu.
- Dans les foyers multi-chats, répartir les bacs dans des espaces distincts évite les conflits implicites liés à l’accès.
Esprit & Poupinette
Avant le réaménagement, leur unique bac se trouvait dans un coin de la cuisine, proche du lave-vaisselle et du passage vers le balcon.
Résultat : bruits soudains, odeurs de nourriture et passages fréquents.
En déplaçant le premier bac dans un endroit calme, lumineux et dégagé, puis en ajoutant un second et un troisième bac dans les autres pièces de vie, leur comportement a changé rapidement.
Les deux chats ont commencé à utiliser régulièrement les deux bacs, chacun trouvant l’endroit le plus confortable selon ses moments de la journée.
L’observation de leurs habitudes a confirmé que l’emplacement influence directement le sentiment de sécurité, et donc la régularité des éliminations.
Le nettoyage : entre hygiène et respect de l’univers sensoriel du chat
Quand on parle de propreté, humains et chats ne parlent pas du tout le même langage.
Là où nous cherchons l’odeur du “propre”, le chat, lui, s’appuie sur un monde olfactif riche et structuré — une véritable carte d’informations chimiques. Bien nettoyer la litière, c’est donc trouver un équilibre subtil entre hygiène et continuité olfactive.
Le nez du chat : un organe de communication à part entière
Le chat perçoit le monde avant tout par son olfaction. Son épithélium olfactif couvre une surface d’environ 20 cm², soit près de quatorze fois celle d’un humain.
Il dispose en plus d’un organe voméronasal (ou organe de Jacobson), situé dans le palais, qui lui permet de capter les phéromones et molécules non volatiles. Ainsi, les odeurs laissées dans le bac ne sont pas simplement “sales” : elles contiennent des informations de sécurité.
Le chat y reconnaît ses propres marques, ce qui participe à son sentiment de stabilité. Un bac “trop” nettoyé, avec des produits parfumés, peut donc devenir étranger, voire perturbant pour lui.
Trouver le bon rythme de nettoyage
Le nettoyage quotidien reste non négociable : retirer les selles et les amas d’urine permet de garder le bac attractif, limite les odeurs fortes et empêche le chat de devoir chercher un autre endroit pour éliminer.
Mais pour l’entretien plus complet, la fréquence dépend avant tout du type de litière utilisée :
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- Litières agglomérantes minérales ou végétales :
Ces substrats permettent de retirer uniquement les parties souillées.
Le nettoyage complet (vidage + lavage du bac) peut être réalisé toutes les 2 à 6 semaines en fonction de la qualité du substrat en lui même et à condition d’ajouter régulièrement un peu de litière propre pour compenser les pertes. - Litières non agglomérantes (minérales ou biodégradables) :
Elles absorbent sans former de blocs, ce qui rend le contrôle des odeurs plus difficile.
Il est préférable de changer intégralement le bac beaucoup plus régulièrement, car l’humidité persistante favorise le développement bactérien. - Litières à base de silice :
Elles retiennent bien les odeurs, mais leur efficacité dépend du nombre de chats et du taux d’humidité ambiant.
En moyenne, un bac peut être renouvelé toutes les deux à quatre semaines, en remuant régulièrement les cristaux pour homogénéiser l’absorption.
- Litières agglomérantes minérales ou végétales :
Dans tous les cas, le bac doit être lavé à l’eau bouillante avec éventuellement un détergent neutre (savon noir, bicarbonate de soude ou liquide vaisselle sans parfum), puis bien rincé et séché avant de remettre la litière.
L’eau de javel, le vinaigre et les nettoyant très agressifs ou très parfumés sont à proscrire.
À retenir :
Changer trop souvent la litière ou utiliser des produits parfumés risque de brouiller ses repères olfactifs et de rendre le bac moins attractif.
Esprit & Poupinette
Au départ, Poupinette refusait d’aller dans la litière juste après le nettoyage complet. Sa gardienne utilisait un produit ménager parfumé au citron pour “désinfecter”.
En remplaçant ce produit par un simple mélange d’eau chaude et un peu de bicarbonate de soude, Poupinette a recommencé à utiliser le bac sans hésitation.
Esprit, lui, préférait la litière fraîchement changée, mais seulement dans un des deux bacs.
Ce petit détail a permis de confirmer que chaque chat a sa tolérance sensorielle, et qu’observer leurs réactions est la clé pour ajuster son entretien.
En résumé : offrir à ton chat la litière qu’il mérite
L’environnement litière ne se résume pas à un simple bac dans un coin de la pièce. C’est un élément essentiel du bien-être du chat, qui touche à la fois à sa communication, à son confort sensoriel et à son équilibre émotionnel.
Le type de litière, le choix du bac, son emplacement et le rythme d’entretien influencent directement la manière dont ton chat perçoit et utilise cet espace. Et même si ton chat utilise sa litière sans difficulté apparente, cela ne signifie pas toujours que celle-ci est adaptée ou qu’elle ne génère pas de stress.
Chaque chat a ses préférences olfactives et tactiles : ce qui convient à l’un peut déranger l’autre. Observer ses comportements, tester plusieurs types de bacs ou de substrats, c’est la clé pour identifier la meilleure litière pour ton chat — celle dans laquelle il se sent vraiment en sécurité.
Si ton chat urine hors litière ou s’il évite son bac, il ne “fait pas une bêtise” : il te signale simplement un inconfort.
Parfois, il suffit d’un petit ajustement de l’environnement pour que tout rentre dans l’ordre.
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Références scientifiques et sources
Perception sensorielle et environnement olfactif
- Bradshaw, J. W. S. (2018). The behaviour of the domestic cat (2ᵉ éd.). CABI.
→ Référence de base sur l’importance des signaux olfactifs, la communication chimique et les comportements d’élimination. - McCune, S., & Curtis, T. (2019). Environmental enrichment for cats. In The Welfare of Cats (pp. 203–214). Springer.
→ Analyse du rôle de l’environnement dans la réduction du stress et de la prévention des comportements gênants. - Dodd, S. A. S., Cave, N. J., & Adkins, P. R. F. (2022). “Odor and olfaction in cats: implications for welfare and behavior.” Journal of Feline Medicine and Surgery, 24(3), 243–252.
→ Étude récente sur la sensibilité olfactive du chat et les effets des odeurs (y compris des produits de nettoyage) sur son comportement.
Choix du bac et préférences comportementales
- Neilson, J. C. (2004). “Elimination behavior of cats: normal and problem behaviors.” Journal of Feline Medicine and Surgery, 6(3), 181–188.
→ Données sur les préférences de taille et de type de bac, fréquence de nettoyage, et prévention des éliminations hors bac. - Ellis, S. L. H., & Wells, D. L. (2010). “The influence of litter substrate and odor on the elimination behavior of the domestic cat.” Applied Animal Behaviour Science, 123(1–2), 63–67.
→ Étude expérimentale sur les préférences des chats pour différents substrats et odeurs. - Buffington, C. A. T. (2002). “External and internal influences on disease risk in cats.” Journal of the American Veterinary Medical Association, 220(7), 994–1002.
→ Référence utile sur la relation entre stress environnemental et comportements d’élimination.
Nettoyage et maintenance du bac à litière
- Ramos, D., & Mills, D. S. (2009). “Human directed aggression in domestic cats: classification and risk factors.” Journal of Veterinary Behavior, 4(1), 8–16.
→ Mentionne les facteurs environnementaux de stress, dont le nettoyage excessif ou inadapté du bac. - Ellis, S. L. H. (2009). “Environmental enrichment: practical strategies for improving feline welfare.” Journal of Feline Medicine and Surgery, 11(11), 901–912.
→ Insiste sur l’importance du maintien d’odeurs familières dans l’environnement, y compris dans le bac à litière.
Éthologie et perception de l’espace
- Turner, D. C., & Bateson, P. (2014). The Domestic Cat: The Biology of its Behaviour (3ᵉ éd.). Cambridge University Press.
→ Source fondamentale sur la perception du chat, son umwelt, et la distinction entre marquage et comportements d’élimination. - Rochlitz, I. (2005). “A review of the housing requirements of domestic cats (Felis silvestris catus) kept in the home.” Applied Animal Behaviour Science, 93(1–2), 97–109.
→ Synthèse des besoins éthologiques liés à la gestion de l’espace et à l’accès aux ressources.

